Qu’est-ce qui favorise la prise de poids ?
La prise de poids est la résultante d’un déséquilibre entre les apports énergétiques et les dépenses de l’organisme. Cependant, ces mécanismes, en théorie, simples ne sont pas toujours faciles à analyser et à comprendre pour le patient comme pour son médecin.
Il n’y a pas une seule cause pouvant expliquer l’obésité d’une personne ; il y en a plusieurs, qui sont, bien souvent, liées entre elles. Certaines croyances sont erronées et méritent d’être explicitées.
La faim est la sensation qui nous pousse à manger afin de combler nos besoins physiologiques d’énergie.
Mais mange-t-on uniquement par faim ?
Il arrive que nous ayons « envie de manger », sans avoir faim, pour s’occuper lorsque l’on s’ennuie, combler un manque, calmer un stress, une angoisse, apaiser une colère, une contrariété, masquer une souffrance ou encore pour éviter de penser.
Ces « envies de manger » sont tout à fait normales lorsqu’elles restent occasionnelles, mais commencent à devenir problématiques lorsqu’elles représentent la seule solution pour faire face à ses difficultés.
Il n’existe pas d’aliments à interdire et à bannir pour perdre du poids ; tout est une question de modération.
Afin de satisfaire l’ensemble des besoins de notre organisme, l’alimentation doit être variée et équilibrée, c’est-à-dire apporter les 3 nutriments que sont les glucides, protides et lipides ainsi que des micronutriments (vitamines et oligo-éléments).
Pour cela, il n’y a pas de bons et de mauvais aliments ; les produits sucrés (riches en glucides) ou les produits gras (riches en lipides) ne sont pas mauvais en soi ; c’est leur consommation excessive qui est néfaste pour le poids et la santé.
Par ailleurs, la notion d’équilibre alimentaire est à considérer sur la journée et/ou sur la semaine et pas uniquement sur le repas : il n’est pas utile de vouloir absolument manger, à tous les repas, une entrée + un plat avec viande, féculents et légumes + fromage et dessert pour avoir une alimentation dite « équilibrée » !
L’utilisation des transports comme seul mode de déplacement, la sédentarisation de la vie professionnelle et des loisirs (télévision, consoles, ordinateurs, tablettes) participent à diminuer nos dépenses au quotidien.
L’activité physique n’est pas forcément synonyme de pratique sportive ; elle concerne tout ce qui nous fait bouger au quotidien.
L’utilisation d’un podomètre peut être un moyen objectif de connaitre votre niveau d’activité ; c’est un petit appareil que l’on porte à la taille et qui permet de calculer le nombre de pas effectués sur la journée comptabilisant ainsi tous les déplacements à pied (au travail, à la maison). Il est conseillé d’atteindre 10 000 pas par jour pour maintenir un bon niveau d’activité physique quotidienne.
Manger vite ou encore manger sans faim favorisent les excès alimentaires et donc la prise de poids.
Lorsque le repas est pris rapidement, avec une mastication insuffisante, il est plus difficile de percevoir la sensation de rassasiement. La quantité de nourriture ingérée est donc souvent supérieure aux besoins de l’organisme.
D’autre part, se mettre à table sans avoir faim, parce qu’il est l’heure ou pour respecter un rythme, est une habitude qui conduit à manger plus. En effet, si la faim n’est pas perçue au début d’un repas, alors la sensation de diminution de la faim et celle du rassasiement, qui conduisent à arrêter de manger, ne pourront être perçues non plus. Et cela entraine généralement des prises alimentaires supérieures à nos besoins physiologiques, car non régulées par nos signaux internes. Ainsi, manger devant un écran (TV, ordinateur, téléphone,…) entraine une augmentation des apports alimentaires de 30% !
Reconnaitre et respecter les sensations de faim et de rassasiement est une étape indispensable lorsque l’on souhaite perdre du poids durablement.
Certains médicaments favorisent la prise de poids. C’est le cas de certains antidépresseurs, antiépileptiques, anti psychotiques et des corticoïdes au long cours et à fortes doses. Cela est du principalement à une augmentation de l’appétit.
D’autres médicaments comme les sédatifs, les chimiothérapies anticancéreuses diminuent les dépenses énergétiques. La pilule contraceptive est souvent incriminée dans la prise de poids, mais rarement complètement responsable. Certaines patientes sont plus à risque, notamment lors de la prise de progestatifs chez des femmes déjà en surpoids.
Il est important de différencier les « grignotages » et les « collations ».
Les grignotages concernent les petites prises « d’aliments plaisirs », entre les repas, sans avoir vraiment faim mais plutôt en lien avec une habitude, une tentation visuelle ou olfactive, un moyen de faire passer l’ennui,…
Les collations sont un moyen de pallier à la faim en lien avec un repas insuffisant ou une activité physique plus importante. La collation répond aux besoins de l’organisme alors que les grignotages sont un surplus.
Là encore, c’est le fait de manger sans faim, et de façon répétée, qui favorise la prise de poids.
Lors de la ménopause, les ovaires arrêtent de sécréter des œstrogènes, ce qui entraine une perte de la masse musculaire des femmes (donc de leur capacité à brûler de l’énergie) et une modification de la répartition des graisses (avec une localisation préférentielle au niveau de l’abdomen).
La prise d’un traitement hormonal substitutif semble réduire cette prise de poids en limitant l’accumulation de graisse au niveau abdominal.
Différentes études ont montré que le manque de sommeil favorisait la prise de poids, en perturbant les sécrétions hormonales qui participent à la régulation de la faim et de la satiété.
Il existe une relation linéaire entre la carence de sommeil et l’indice de masse corporelle (IMC). Moins on dort, plus on prend du poids !
Une durée de sommeil inférieure à 6 heures par nuit multiplie par 4 le risque d’obésité, par rapport aux personnes dormant plus de 7 heures.
Le fait de fumer accélère le métabolisme de base de l’organisme, c’est-à-dire sa capacité à brûler de l’énergie. Pour un paquet de 20 cigarettes, la dépense est d’environ 200 kcal ; ainsi lorsqu’on arrête de fumer, cette dépense disparait, ce qui favorise la prise de poids de l’ordre de 2 à 4 kg.
Parallèlement, lors du sevrage du tabac, on a tendance à « compenser » en mangeant davantage (apaiser un stress, conserver le geste de mettre à la bouche,…). Pour cela, il peut être intéressant d’être aidé et d’augmenter son activité physique quotidienne lorsqu’on envisage d’arrêter de fumer.
Les « régimes » font grossir !
Au cours d’une perte de poids rapide, il existe une perte de la masse musculaire, ce qui entraîne une diminution des dépenses énergétiques. Ainsi lorsque l’on arrête son régime et que l’on retrouve ses anciennes habitudes alimentaires, on reprend plus de poids que ce que l’on a perdu !
D’autre part, cette reprise de poids est favorisée par une « compensation » de toutes les frustrations alimentaires vécues lors de ce régime.
Avec l’âge, la dépense énergétique de repos diminue, c’est une adaptation normale de l’organisme, participant à augmenter les réserves énergétiques d’un individu afin d’assurer la survie de notre espèce !
De plus, l’arrêt de l’activité physique professionnelle peut participer à la prise de poids
Ainsi, en conservant les mêmes habitudes alimentaires et la même activité physique, avec le temps, le poids augmente progressivement. Le meilleur moyen de pallier à cela serait d’adapter ses apports en les réduisant et/ou d’augmenter ses dépenses en bougeant davantage.
Face à une prise de poids, plusieurs troubles endocriniens peuvent être recherchés, mais sont rarement retrouvés.
L’hypothyroïdie, correspondant à un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde, peut entraîner une diminution des dépenses énergétiques de l’organisme ; toutefois, la prise de poids reste modérée. Ces dérèglements sont normalisés avec un traitement substitutif adapté.
Par ailleurs, l’hypercorticisme et les lésions hypothalamiques responsables d’une obésité sont extrêmement rares.
Se retrouver immobilisé, être alité ou limité dans ses déplacements participe évidemment à réduire les dépenses énergétiques d’un individu et donc favoriser la prise de poids.
Parallèlement, cette situation de handicap peut être très mal vécue, source de mal-être, de frustration et d’ennui, pouvant ainsi faciliter les prises alimentaires supplémentaires.
Il existe une prédisposition génétique à l’obésité ; lorsqu’un des deux parents est obèse, l’enfant aura 40% de risque de le devenir à son tour et 80% si ses deux parents sont obèses.
Cela est lié à une plus grande facilité à constituer des réserves de graisses et à les maintenir en économisant les dépenses d’énergie. Par ailleurs, on hérite également de l’éducation alimentaire transmise par nos parents : les choix d’aliments, la façon de cuisiner, la manière de manger, etc…
Cependant, hérédité n’est pas synonyme de fatalité. Si l’on ne peut modifier nos gènes, on peut par contre agir sur notre environnement extérieur. Pour les personnes prédisposées, cela leur demandera de porter une attention particulière à leur mode de vie et leur alimentation.
Pour les repas
Pour les courses
Les objectifs
Le premier objectif est de limiter la sédentarité (temps passé en position assise) ; une petite astuce : se lever au moins 1 minute toutes les heures (cela améliorerait l’espérance de vie !).
Le deuxième objectif est de :
Ou
Le troisième objectif est d’y ajouter des exercices de renforcement musculaire (2 à 3 fois par semaine, sur des jours non consécutifs).
Petites astuces pour rester actif toute l’année
Printemps
Eté
Automne
Hiver